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Attentat de Mulhouse: l'assaillant présenté à un juge d'instruction antiterroriste à Paris
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L'Algérien en situation irrégulière en France qui a tué au couteau samedi un passant à Mulhouse (Haut-Rhin) et blessé six autres personnes, aux cris d'"Allah Akbar", est présenté mercredi à un juge d'instruction antiterroriste parisien en vue de sa mise en examen.
Brahim A., 37 ans, fait l'objet d'une information judiciaire ouverte pour assassinat, tentatives d'assassinat commises sur personnes dépositaires de l'autorité publique, violences avec arme sur des agents de police municipale, le tout en relation avec une entreprise terroriste.
"Dans le cadre de sa garde à vue, Brahim A. reconnait partiellement la matérialité des faits mais conteste toute adhésion aux thèses djihadistes", a précisé mercredi le parquet national antiterroriste (Pnat), qui a requis son placement en détention provisoire.
Le dernier attentat islamiste mortel en France datait de décembre 2023, quand un Franco-Iranien avait tué au couteau un touriste près de la Tour Eiffel à Paris.
- Pas de "cadre délirant" -
Les deux frères de Brahim A. et son hébergeur avaient eux aussi été placés en garde à vue.
Mais ils ont été relâchés mardi soir et mercredi matin "en l'absence d'éléments permettant, à ce stade des investigations, de caractériser leur implication dans le projet criminel terroriste", a expliqué le Pnat dans son communiqué.
Samedi, à Mulhouse, vers 15h45, Brahim A. a agressé à l'arme blanche deux agents de stationnement près du Marché du canal couvert de Mulhouse, "alors que ces derniers contrôlaient le secteur du marché", selon la même source.
En chemin "vers le milieu de la place du marché", il a attaqué "un passant" au couteau. Lino Sousa Loureiro, Portugais de 69 ans, est décédé.
Après être entré "dans la cour d'une habitation", il en est ressorti "un balai en main" pour "agresser immédiatement l'un des policiers".
Dans sa fuite, il a aussi lancé plusieurs "projectiles, notamment un morceau de bitume", en direction de policiers municipaux qui le poursuivaient puis mordu l'un d'entre eux au moment de son arrestation.
Près du lieu de son interpellation, étaient saisis un couteau, un caillou et un balai.
Dans la foulée des faits, le ministre de l'Intérieur avait mentionné son "profil schizophrène", "détecté" lors d'une enquête pour apologie du terrorisme.
Cette "dimension psychiatrique" pourrait être une des causes de son passage à l'acte, avait avancé Bruno Retailleau.
Lors de cette enquête, une expertise psychiatrique avait conclu à son absence d'abolition ou d'altération du discernement.
L'examen psychiatrique, réalisé dans le cadre de sa garde à vue pour l'attentat à Mulhouse, a aussi conclu que son passage à l'acte ne s'inscrivait pas "dans un cadre délirant".
Une nouvelle expertise sera réalisée au cours de l'information judiciaire.
- Tensions avec l'Algérie -
En situation irrégulière depuis son arrivée en France en 2014, Brahim A. était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis novembre 2023.
Mais l'Algérie a refusé "dix fois" de reprendre son ressortissant, ce que le Premier ministre François Bayrou a jugé "inacceptable".
Cette nouvelle affaire sur le plan administratif a encore alimenté les tensions entre Paris et Alger, qui a refusé ces dernières semaines de reprendre plusieurs de ses ressortissants expulsés de France.
Incarcéré le 7 novembre 2023, Brahim A. est sorti de détention après l'exécution de sa peine le 18 mars 2024. Il a ensuite été placé en rétention, puis remis en liberté le 19 juin 2024 par la cour d'appel de Paris, "en l'absence de perspective de délivrance de documents de voyage à bref délai", selon le Pnat.
Il avait ensuite été assigné à résidence.
M. Bayrou a réuni mercredi après-midi un conseil interministériel de contrôle de l'immigration, où la question algérienne devrait être au coeur des discussions.
M.Wilke--BlnAP