
TotalEnergies "complice" de Poutine: au tribunal, Jadot détaille ses accusations

Poursuivi en diffamation par TotalEnergies, le sénateur écologiste Yannick Jadot a soutenu mardi ses accusations contre le groupe d'être "complice de crimes de guerre" en raison de la poursuite de ses activités en Russie après l'invasion de l'Ukraine.
L'ancien candidat est poursuivi par le groupe pour 19 séries de propos, datant de mars 2022, peu après l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe le 24 février.
A la différence des autres major pétrolières, TotalEnergies "décide de ne pas quitter la Russie", rappelle Yannick Jadot à la barre.
Détaillant l'étroitesse des liens entre le géant français et la Russie, il estime qu'il s'agit d'une "contribution, une participation au financement d'une guerre et de ses atrocités".
"On est dans ce moment-là, il y a une entreprise qui est clé dans le dispositif russe et décide de s'asseoir sur tous les codes éthiques qui sont mis en avant sur le site web de la société", accuse-t-il.
Interrogé par les avocats de Total qui soulignent que les autres grands groupes pétroliers sont restés en Russie, il réplique par une autre question: "Est-ce qu'il ne sont pas partis parce que Total est resté ?"
"Ils sont libres de continuer à faire de l'argent", déplore-t-il, "comme disent les conseillers" du président ukrainien Volodymyr Zelensky, "de l'argent de sang".
Cité par la défense de Yannick Jadot, le député européen Raphaël Glucksmann a estimé que "c'est la responsabilité d'un dirigeant politique de créer le débat, c'est même son honneur".
TotalEnergies était avant le conflit en Ukraine l'un des groupes français les plus exposés en Russie en matière d'énergie.
Il avait annoncé fin avril 2022 un "début de repli", et quatre mois plus tard la suspension progressive de ses activités en Russie pour "celles qui ne contribuent pas à l'approvisionnement énergétique du continent" européen.
Le jugement de la 17e chambre du tribunal de Paris sera rendu dans plusieurs semaines.
Q.Vogel--BlnAP