
La guerre commerciale est "très mauvaise d'abord pour l'économie américaine" (Villeroy de Galhau)

Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau estime que la guerre commerciale menée par Donald Trump à l'encontre de l'Europe et du reste du monde est "un exemple de but contre son camp".
Invité de la radio France Inter vendredi, il a déploré l'escalade des tensions commerciales à l'oeuvre depuis le retour au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis, et la multiplication des annonces de barrières douanières.
"Ce qui se passe aux Etats-Unis" est "une très mauvaise nouvelle, d'abord pour l'économie américaine", selon François Villeroy de Galhau.
"La vision de l'équipe Trump sur l'économie, c'est un peu celle d'un plateau de Monopoly. C'est à dire que ce que gagne l'un, c'est forcément ce que perd l'autre", déplore le gouverneur, pour qui "l'économie, c'est pas ça".
"L'économie, c'est qu'on crée de la prospérité ensemble, parce qu'on échange des talents, des idées, des produits, des innovations. C'est tout ça dont on est en train de se priver", regrette François Villeroy de Galhau.
Pour le gouverneur de la banque centrale française, les décisions de l'administration Trump constituent "une politique perdante".
"On a aujourd'hui cette situation stupéfiante, alors que l'économie allait très bien en début d'année: certains révisent non seulement à la baisse leurs prévisions de croissance américaine mais commencent à parler de récession aux Etats-Unis", note François Villeroy de Galhau.
Si l'escalade des tensions commerciales est "évidemment une très grosse menace", elle a "une vertu en Europe, c'est de nous amener un surcroît de volonté européenne, militaire, mais aussi économique", veut cependant croire le gouverneur.
Or pour lui, "l'Union européenne à les moyens de représailles".
Mais pour cela, il faut "plus de croissance" en Europe, estime-t-il. Mercredi, la Banque de France a revu à la baisse sa prévision de croissance française pour 2025, de 0,9% à 0,7%, et la ministre des Comptes publics a reconnu que la prévision du gouvernement, aujourd'hui fixée à 0,9%, "peut changer".
"Il faut qu'on travaille plus, qu'on travaille mieux, et qu'on fasse les réformes proposées, notamment par le rapport Draghi" sur la compétitivité des économies de l'Union européenne, a conclu le gouverneur.
D.Mayer--BlnAP