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La demande mondiale de GNL augmentera plus que prévu, selon Shell
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Le géant britannique des hydrocarbures Shell affirme mardi que la demande mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL) devrait augmenter plus que prévu au cours des quinze prochaines années, tirée par la croissance économique en Asie ou le transport maritime.
La demande mondiale "devrait augmenter d'environ 60% d'ici 2040, en grande partie grâce à la croissance économique en Asie" mais aussi "la réduction des émissions dans l'industrie lourde et les transports" et "l'impact de l'intelligence artificielle", gourmande en énergie, indique Shell dans un communiqué.
Shell, qui publie mardi ses "perspectives sur le GNL" pour 2025, ne prévoyait dans son précédent rapport annuel, publié l'an dernier, qu'une hausse "de plus de 50% d'ici 2040".
"Le monde aura besoin de plus de gaz pour la production d'électricité, le chauffage et le refroidissement, l'industrie et les transports", résume Tom Summers, un responsable de Shell, cité dans le communiqué.
Le groupe note que la Chine, confrontée à une demande intérieure croissante, "augmente considérablement sa capacité d'importation de GNL" tandis que l'Inde "progresse également dans la construction d'infrastructures de gaz naturel".
La demande sera aussi tirée par un nombre croissant de navires fonctionnant au GNL, qui "devient un carburant rentable pour le transport maritime et routier", dont il permet "de réduire les émissions", poursuit Shell.
Le GNL est souvent présenté comme une énergie de "transition" pour remplacer d'autres sources d'énergie plus polluantes, comme le charbon.
Mais son bilan climatique est alourdi par sa production très gourmande en énergie et les fréquentes fuites de méthane dans l'air.
Refroidi à -163°C pour être liquéfié, le gaz prend 600 fois moins de place qu'à l'état gazeux et peut être facilement acheminé par des navires méthaniers.
Il est aussi très convoitée en Europe qui a dû remplacer le gaz russe des gazoducs continentaux.
"L'Europe aura encore besoin de GNL jusque dans les années 2030 pour équilibrer la part croissante des énergies renouvelables intermittentes dans son secteur électrique et pour assurer sa sécurité énergétique", affirme Shell, qui estime qu'une "croissance significative de l'offre de GNL proviendra du Qatar et des États-Unis".
H.Bauer--BlnAP