Netanyahu s'engage à "respecter" le plan Trump pour Gaza
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré lundi "respecter" le projet de Donald Trump qui prévoit de vider de ses habitants la bande de Gaza en ruines, défendu par le chef de la diplomatie américaine en visite à Ryad.
L'Arabie saoudite accueillera vendredi un sommet de plusieurs pays arabes, initialement prévu la veille, pour présenter une réponse commune au projet, qui a soulevé un tollé international.
M. Netanyahu a affirmé qu'il se devait de "respecter" le plan du président américain Donald Trump, qui prévoit la prise de contrôle du territoire palestinien par les Etats-Unis et l'expulsion de ses 2,4 millions d'habitants vers l'Egypte et la Jordanie.
"Tout comme je me suis engagé à ce qu'au lendemain de la guerre à Gaza il n'y ait plus ni Hamas, ni Autorité palestinienne, je me dois de respecter le plan" de Donald Trump "pour la création d'un autre Gaza", a-t-il déclaré.
- 500 jours de captivité -
Ce plan a été rejeté par les Palestiniens eux-mêmes et par l'ensemble des pays arabes, ajoutant aux tensions entourant le fragile cessez-le-feu qui a fait taire les armes à Gaza depuis le 19 janvier.
Le cabinet de sécurité israélien doit discuter lundi de la deuxième phase de l'accord de trêve, censée permettre la libération de tous les otages retenus à Gaza et la fin définitive de la guerre.
Israël a également annoncé l'envoi de négociateurs lundi au Caire, afin de discuter de la poursuite de la première phase de l'accord, qui s'achève le 1er mars.
A Jérusalem, des dizaines de proches d'otages, captifs depuis 500 jours, ont défilé lundi jusqu'au Parlement, en brandissant leurs portraits.
"Mes yeux sont brûlés par les larmes que je verse depuis 500 jours", a lancé Einav Tzangauker, une femme dont le fils Matan avait été enlevé au kibboutz Nir Oz lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.
Elle a demandé aux parlementaires "de tout faire pour ramener" son fils et les autres otages "en vie".
"Le Hamas ne peut pas rester une force militaire ou gouvernementale (...) Il doit être éliminé", avait affirmé dimanche Marco Rubio, qui a aussi qualifié l'Iran de plus grande "source d'instabilité" dans la région.
M. Netanyahu a fait écho à ces propos en menaçant d'ouvrir les "portes de l'enfer" au Hamas et de "finir le travail" avec l'Iran, allié du mouvement islamiste palestinien.
Téhéran a rétorqué lundi que "menacer autrui constitue une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations unies".
L'année dernière, l'Iran et Israël se sont pour la première fois affrontés militairement de front, dans un contexte de tensions régionales croissantes provoquées par la guerre dans la bande de Gaza.
Au Liban, une guerre ouverte a opposé pendant deux mois Israël au Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas, avant un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.
A la veille de la date-butoir pour le retrait israélien du sud du Liban, Israël a annoncé lundi avoir tué un commandant du Hamas dans cette région. L'armée a affirmé qu'elle se maintiendrait dans cinq "points stratégiques" du pays.
- L'aide en attente" -
A Gaza, la trêve a failli voler en éclats la semaine dernière après des menaces réciproques du Hamas et d'Israël.
Après une médiation menée par le Qatar et l'Egypte, le Hamas a finalement libéré samedi trois otages israéliens et Israël 369 prisonniers palestiniens, lors du sixième échange depuis le début de la trêve.
Sur 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas, 70 sont encore retenues à Gaza dont au moins 35 sont mortes, selon l'armée israélienne.
La première phase de la trêve a déjà permis la libération de 19 otages israéliens et 1.134 Palestiniens, sur un total prévu de 33 otages et 1.900 détenus palestiniens. Elle doit aussi permettre l'entrée d'une aide humanitaire accrue dans la bande de Gaza, assiégée par Israël.
Mais le Hamas accuse Israël de bloquer l'entrée de préfabriqués et d'équipements de déblaiement des décombres, alors que d'immenses convois attendent en Egypte de pouvoir pénétrer dans le territoire.
Si le calendrier se déroule comme prévu, la phase finale de l'accord sera consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier titanesque estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.211 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.
En représailles, Israël a lancé une offensive qui a fait au moins 48.271 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
A.Schmidt--BlnAP