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Premier attentat meurtrier en Israël depuis le début de la trêve à Gaza
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Une attaque au couteau qualifiée de "terroriste" a fait un mort et quatre blessés lundi à Haïfa, premier attentat meurtrier en Israël depuis le début de la trêve fragile dans la bande de Gaza.
L'attaque, dont l'auteur a été tué, est survenue dans une gare routière de la ville mixte judéo-arabe de Haïfa, la plus grande agglomération du nord d'Israël. La police a indiqué que l'assaillant, fait extrêmement rare, était un Israélien druze récemment rentré de l'étranger.
L'attentat a eu lieu à l'heure où les négociations indirectes sur la poursuite de l'accord de cessez-le-feu, qui a fait taire les armes à Gaza le 19 janvier après 15 mois de guerre, semblent dans l'impasse.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a accusé lundi Israël d'avoir oeuvré pour un "effondrement" de cet accord.
Il a en outre salué une "opération héroïque" à Haïfa sans pour autant la revendiquer.
Les druzes, adeptes d'une religion ésotérique issue de l'islam, forment une minorité arabophone réputée pour son patriotisme en Israël.
Des journalistes de l'AFP ont vu le corps de l'assaillant au sol, sous une couverture, et beaucoup de sang par terre.
Les secouristes ont indiqué avoir "constaté le décès d'un homme de 70 ans" et recensé quatre blessés, un homme et une femme dans la trentaine ainsi qu'un adolescent de 15 ans, tous les trois "dans un état grave", et "une femme de 70 ans dans un état modéré".
- L'aide humanitaire bloquée -
Après les désaccords avec le Hamas sur les modalités de la poursuite du cessez-le-feu, Israël a bloqué dimanche l'entrée de l'aide humanitaire, permise durant la première phase de la trêve qui s'est achevée samedi.
En cause, selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le rejet par le Hamas d'un compromis américain prévoyant une extension de la première phase pendant le ramadan et la Pâque juive, soit jusqu'à la mi-avril.
Le plan stipule, selon Israël, que "la moitié des otages" israéliens retenus à Gaza, "morts et vivants", seraient rapatriés au premier jour de son entrée en vigueur. Les derniers otages seraient remis "à la fin, si un accord est trouvé sur un cessez-le-feu permanent".
Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a rejeté cette option et réaffirmé sa "volonté d'aller au bout des (deux) étapes restantes de l'accord" initial, soit "un cessez-le-feu global et permanent" et le "retrait complet" israélien de Gaza, avant "la reconstruction et la levée du siège" du territoire.
"Les violations de l'accord pendant la première phase prouvent sans l'ombre d'un doute que le gouvernement d'occupation (Israël, ndlr) voulait que l'accord s'effondre et a travaillé dur pour y parvenir", a affirmé Oussama Hamdane, un haut responsable du Hamas.
Pour lui, les pressions exercées par Israël pour une prolongation de la première phase de l'accord sont une "tentative flagrante d'éviter d'entrer dans des négociations pour la deuxième phase".
Refusant pour l'heure de s'engager dans la deuxième étape, Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé.
- "Lever immédiatement" les entraves -
L'Allemagne a appelé Israël à "lever immédiatement" les entraves à l'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Gazaouis, confrontés à une grave crise humanitaire, et exhorté à une reprise des négociations.
Londres a également demandé que l'aide humanitaire puisse "entrer dans Gaza", et "un cessez-le-feu durable".
Plusieurs pays arabes ont dénoncé une "violation flagrante de l'accord" de cessez-le-feu, accusant Israël "d'utiliser la faim comme une arme contre le peuple palestinien". Le Hamas a fustigé un "crime de guerre".
Négocié par l'intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte, l'accord de trêve comprend trois phases, dont la première a permis le retour de 33 otages - parmi lesquels huit morts - et la libération de quelque 1.800 détenus palestiniens.
Sur les 251 otages enlevés durant l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, 58 sont toujours retenus à Gaza, dont 34 déclarés morts par l'armée israélienne.
L'attaque a fait 1.218 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.
La riposte de l'armée israélienne a fait au moins 48.397 morts à Gaza, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
U.Neumann--BlnAP