
Wall Street en net recul face aux craintes sur l'état de l'économie américaine

La Bourse de New York est en forte baisse lundi, les investisseurs restant inquiets face aux conséquences de la guerre commerciale lancée par Washington contre ses partenaires commerciaux.
Vers 14H10 GMT, le Dow Jones reculait de 0,90%, l'indice Nasdaq chutait de 2,81% et l'indice élargi S&P 500 lâchait 1,75%.
Donald Trump est resté très flou lorsqu'une journaliste de Fox News lui a demandé lors d'un entretien diffusé dimanche s'il s'attendait à une récession aux Etats-Unis. "Je déteste prédire les choses comme ça", a rétorqué le président américain.
"Il y a une période de transition", a avoué dans la foulée le milliardaire républicain, qui mène ses partenaires commerciaux à la baguette depuis son retour à la Maison Blanche, à commencer par ses voisins canadien et mexicain.
Interrogé sur la chaîne de télévision CNBC vendredi, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a, lui, jugé que l'économie américaine et le marché boursier entreraient dans une "période de détox" alors qu'ils étaient "addicts aux dépenses publiques, que l'administration promet de réduire drastiquement.
Pour Christopher Low, de FHN Financial, le recul de la place américaine s'explique en partie par ces commentaires jugés peu rassurants par les investisseurs "mais aussi par les nouvelles sur le front des droits de douane".
"Les surtaxes chinoises sur les produits agricoles américains entrent en vigueur" ce lundi, et "par ailleurs, Mark Carney, désigné chef du parti libéral au Canada au cours du week-end, a déclaré qu'il maintiendrait les mesures de rétorsion à l'encontre des États-Unis", souligne auprès de l'AFP l'analyste.
Le futur Premier ministre du Canada, Mark Carney, est monté au créneau contre Donald Trump, assurant dans un discours offensif que son pays "gagnera" et "ne fera jamais partie des Etats-Unis, de quelque façon que ce soit" alors que le président américain ne cesse de dire qu'il souhaite que le Canada devienne le "51e Etat américain".
Ancien banquier central de 59 ans, novice en politique, M. Carney a promis de "bâtir une nouvelle économie et de créer de nouvelles relations commerciales".
Il deviendra officiellement Premier ministre dans les jours qui viennent après une passation de pouvoir avec Justin Trudeau, qui avait annoncé sa démission début janvier, après près de dix ans au pouvoir.
En parallèle, les acteurs de marché attendent avec attention la publication, mercredi, de l'indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis pour le mois de février.
"Ces données sur l'inflation sont particulièrement importantes étant donné ce qu'il se passe à Washington", juge Christopher Low.
D'autant que "nous ne disposons que de très peu de données reflétant la période du mandat du président Trump, la plupart des données dont nous disposons datent de janvier ou de début février" ce qui crée "un réel sentiment d'incertitude pour les investisseurs".
Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans se détendait nettement à 4,22% contre 4,30% vendredi à la clôture.
Au tableau des valeurs, le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk se repliait de plus de 8% après des essais cliniques aux résultats inférieurs aux attentes pour son traitement aux propriétés amaigrissantes CagriSema.
La plateforme d'échanges de cryptomonnaies Coinbase, qui n'a pas été retenue pour figurer dans l'indice élargi S&P 500, reculait de 8,81% tandis que la plateforme de livraison DoorDash, qui fait son entrée dans l'indice, grappillait 0,11%.
Les "Sept Magnifiques", le surnom donné aux grands noms du secteur technologique reculaient: Alphabet (-4,06%), Amazon (-2,60%), Meta (-3,74%), Tesla (-8,07%), Apple (-3,97%), Microsoft (-2,22%), Nvidia (-3,47%).
G.Hauser--BlnAP