
Wall Street chute face aux craintes de récession

La Bourse de New York chutait lundi, accusant le coup face aux inquiétudes sur les conséquences de la guerre commerciale lancée par Donald Trump contre les partenaires commerciaux des Etats-Unis.
Vers 15H50 GMT, le Dow Jones reculait de 1,07%, l'indice Nasdaq chutait de 3,06% et l'indice élargi S&P 500 lâchait 1,97%.
"La pression accrue sur le S&P 500 et le Nasdaq est due en partie aux baisses importantes des méga-capitalisations et des fabricants de puces", ont souligné les analystes de Briefing.com.
Les "Sept Magnifiques", le surnom donné aux grands noms du secteur technologique reculaient tous, Tesla en tête.
L'action du pionnier des véhicules électriques plongeait de 8,07%, sa capitalisation boursière fondant de moitié depuis mi-décembre alors qu'elle avait bondi dans la foulée de l'élection de Donald Trump, soutenu par le patron du groupe Elon Musk, devenu un proche allié.
Les autres magnifiques faisaient également grise mine: Alphabet chutait de 4,06%, Amazon (-2,60%), Meta (-3,74%), Apple (-3,97%), Microsoft (-2,22%), Nvidia (-3,47%).
Pour Christopher Low, de FHN Financial, le recul de la place américaine s'explique de façon générale par les déclarations de l'administration Trump jugées peu rassurantes par les investisseurs.
Donald Trump est resté très flou lorsqu'une journaliste de Fox News lui a demandé lors d'un entretien diffusé dimanche s'il s'attendait à une récession aux Etats-Unis. "Je déteste prédire les choses comme ça", a rétorqué le président américain.
"Il y a une période de transition", a avoué dans la foulée le milliardaire républicain, qui mène ses partenaires commerciaux à la baguette depuis son retour à la Maison Blanche, à commencer par ses voisins canadien et mexicain.
Interrogé sur la chaîne de télévision CNBC vendredi, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a lui jugé que l'économie américaine et le marché boursier entreraient dans une "période de détox" alors qu'ils étaient "addicts aux dépenses publiques, que l'administration promet de réduire drastiquement.
Il y a aussi "les nouvelles sur le front des droits de douane", ajoute auprès de l'AFP Christopher Low.
"Les surtaxes chinoises sur les produits agricoles américains entrent en vigueur" ce lundi, et "par ailleurs, Mark Carney, désigné chef du parti libéral au Canada au cours du week-end, a déclaré qu'il maintiendrait les mesures de rétorsion à l'encontre des États-Unis", souligne l'analyste.
Le futur Premier ministre du Canada, Mark Carney, est monté au créneau contre Donald Trump, assurant dans un discours offensif que son pays "gagnera" et "ne fera jamais partie des Etats-Unis, de quelque façon que ce soit" alors que le président américain ne cesse de dire qu'il souhaite que le Canada devienne le "51e Etat américain".
Ancien banquier central de 59 ans, novice en politique, M. Carney a promis de "bâtir une nouvelle économie et de créer de nouvelles relations commerciales".
Il deviendra officiellement Premier ministre dans les jours qui viennent après une passation de pouvoir avec Justin Trudeau, qui avait annoncé sa démission début janvier, après près de dix ans au pouvoir.
En parallèle, les acteurs de marché attendent avec attention la publication, mercredi, de l'indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis pour le mois de février.
"Ces données sur l'inflation sont particulièrement importantes étant donné ce qu'il se passe à Washington", juge Christopher Low.
D'autant que "nous ne disposons que de très peu de données reflétant la période du mandat du président Trump, la plupart des données dont nous disposons datent de janvier ou de début février" ce qui crée "un réel sentiment d'incertitude pour les investisseurs".
Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans se détendait nettement à 4,22% contre 4,30% vendredi à la clôture.
Au tableau des valeurs, le titre du géant pharmaceutique danois Novo Nordisk, connu pour Ozempic et Wegovy, ses traitements pour le diabète et la perte de poids, chutait de plus de 8% après la publication d'une étude sur un autre médicament coup-faim, dont les résultats se sont avérés inférieurs aux attentes des analystes.
La plateforme d'échanges de cryptomonnaies Coinbase, qui n'a pas été retenue pour figurer dans l'indice élargi S&P 500, reculait de 9,41%.
G.Schulz--BlnAP