
MotoGP: Bagnaia-Marquez, la guerre des chefs attendue chez Ducati

Deux champions du monde pour un trône ! La guerre des chefs pour le titre en MotoGP devrait faire rage cette saison entre l'Italien Francesco Bagnaia et l'Espagnol Marc Marquez, coéquipiers chez Ducati et grands favoris pour décrocher la couronne.
Le Turinois de 28 ans, sacré en 2022 et 2023 mais dépossédé de son titre l'an dernier par l'Espagnol Jorge Martin, qui a rejoint Aprilia cet hiver, part sur le papier avec un léger avantage car il connaît très bien la Desmosedici.
Bagnaia entame en effet sa septième saison en MotoGP avec Ducati, la seule écurie qu'il ait connue dans la catégorie reine. Il maîtrise donc sa monture à la perfection, même s'il devra gommer les erreurs commises l'an dernier avec trop de chutes, notamment en course sprint.
Le Catalan de 32 ans, sextuple champion du monde de MotoGP (2013, 2014, 2016, 2017, 2018, 2019), va débuter sa 13e saison dans l'élite, mais seulement la deuxième avec le constructeur italien après avoir passé les 11 premières avec Honda.
Avec l'équipe satellite Ducati-Gresini et la moto de 2023, Marquez était parvenu l'an dernier à retrouver du plaisir et le chemin de la victoire après plus de 1000 jours d'attente marqués par les chutes et les blessures, terminant finalement troisième du championnat. Avec l'équipe officielle, il apparaît désormais comme un sérieux prétendant au sacre.
- Marquez dominateur aux essais -
"Pour moi, le favori est +Pecco+ (Bagnaia, NDLR) et je suis le deuxième. Il s'est battu pour le championnat ces quatre dernières années, il a gagné deux fois. On est en championnat du monde, tout le monde est très rapide", a estimé Marquez après avoir dominé les essais à Buriram, en Thaïlande, où se tiendra la première manche de la saison ce week-end.
Un mois plus tôt, l'Espagnol s'était montré un peu plus frileux lors de la présentation de la nouvelle moto, affirmant viser "le top 3". "+Pecco+ est très fort et il serait normal qu'il soit devant, surtout en début de saison", avait-il jugé.
Mais depuis, Marquez s'est montré très rapide pour ses premiers tours de piste avec sa nouvelle moto, que ce soit aux essais en Malaisie, comme en Thaïlande. Bien plus que son nouveau coéquipier...
Quand on lui a demandé à Buriram qui serait champion du monde, Bagnaia n'a pourtant pas hésité une seconde: "moi évidemment", a-t-il répondu, avant d'ajouter, plus mesuré: "je ferai le maximum".
- "loup dans la bergerie" -
Incontestablement, Ducati a pris un risque en recrutant Marquez alors que le deuxième guidon était initialement promis à Martin. "Ils ont fait entrer le loup dans la bergerie", avait affirmé à l'AFP un habitué du paddock quand l'écurie italienne avait officialisé son choix en juin dernier.
Dans les rangs du constructeur de Borgo Panigale, on reste toutefois très confiant et on ne craint pas une guerre des chefs. On anticipe plutôt une saine concurrence qui sera bénéfique pour l'équipe.
"+Pecco+ a toute la volonté du monde de travailler avec Marc. En piste, ce sera autre chose, mais en dehors de la piste, ils travaillent avec les ingénieurs dans la plus grande normalité. Ils échangent leurs opinions et leurs conversations ne se limitent pas à la course et à la moto. Il est évident qu'ils se respectent", a déclaré Tavide Tardozzi, le manager de l'équipe, au média spécialisé Motorsport.
"L'adaptation de Marc n'aurait pas pu mieux se passer. Marc s'est montré très humble. (...) Il est très professionnel. Nous avons tous été surpris par la façon dont il décrit les problèmes et dont il se comporte avec les ingénieurs et avec +Pecco+, a-t-il ajouté.
Le dirigeant transalpin est toutefois bien conscient que les deux champions risquent de s'écharper en course: "Dans le dernier virage du dernier tour, aucun des deux ne laissera l'autre passer".
C.W.Kuhn--BlnAP